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n° inventaire Mpo T - 124 - 8
Titre Le loup, le cochon, la cane et l’oie
Titre de référence Le loup et les trois animaux dans leurs petites maisons
Commentaire L'informatrice tenait le conte de son père
Responsabilité - Intervenant transcripteur :Branchu, Jacques  ; enquêteur :Delarue, Paul  ; informateur :Gaudichet, Marie
Date enregistrement-création 1 janv. 1902
Département Nièvre
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Transcription Il y avait une fois un cochon, une cane et une oie. Le cochon était à Mme Daubinet, la cane à Mme Limanton et l’oie à la mère Perret1. Une veille de Carnaval, Mme Daubinet, Mme Limanton et la mère Perret lavaient leur linge à la pêcherie2 des Clous où la cane était en train de barboter. — C’est demain Carnaval, disait Mme Daubinet ; nous allons tuer notre cochon et nous allons bien manger. — Chez nous, disait Mme Limanton, nous allons nous régaler aussi ; nous allons tuer notre cane qui est bien grasse. — Moi, dit la mère Perret, je vais tuer mon oie, et comme ça, nous ferons Carnaval. La cane entend tout ça, et elle se met à courir aussi vite qu’elle peut pour aller prévenir ses deux camarades. Elle va d’abord trouver l’oie : — Commère l’oie, la mère Perret veut te manger demain pour Carnaval, et Mme Daubinet veut manger compère le cochon. Allons vite le prévenir. Et voilà la cane et l’oie chez le cochon. — Compère le cochon, on veut te manger demain pour Carnaval, et on veut nous tuer aussi. Qu’est-ce que nous allons faire ? — Rron !… Rron !… dit compère le cochon, viens, commère l’oie, et toi aussi, commère la cane. Sauvons-nous vite dans le bois des Boulas3. Et voilà les trois camarades qui se sauvent aussi vite qu’ils peuvent vers le bois des Boulas. En arrivant au bois, la cane dit : — Je suis lasse, je ne puis plus marcher… — Commère la cane, il faut te faire une maison, lui disent les deux autres qui continuent à marcher. La cane ramasse de la paille, des brindilles et des feuilles, et se fait une petite cabane. Plus loin, l’oie dit à son tour : — Je suis lasse, je ne puis plus marcher… — Commère l’oie, il faut te faire une maison, lui dit le cochon, qui continue à marcher tout seul. L’oie cherche des branches qu’elle emmêle bien les unes dans les autres pour se faire une cabane. Compère le cochon, lui, s’arrête un peu plus loin. Puis il cherche des grosses pierres et se fait des murs bien solides. Puis il cloue des planches par-dessus, et quand la maison est finie, il enfonce dans le toit de grands clous, la pointe en l’air. Mais dans le bois, il y avait un gros loup qui aurait bien mangé les trois amis. — Oh ! oh ! oh ! s’est-il dit, voilà du bon gibier pour moi. Il court à la maison de la cane. — Pan, pan, pan ! cane, ouvre-moi ta porte. Ou bien je vas monter sur ta maison. Je vas sauter Je vas danser Et ta maison va défoncer. — Monte, que dit la cane, je n’ai pas peur de toi. Alors le loup est monté, il a sauté, il a dansé, et la maison a défoncé. Mais la cane avait filé chez l’oie. Le loup court à la maison de l’oie. — Pan, pan, pan ! cane, ouvre-moi la porte. Ou bien je vas monter sur ta maison. Je vas sauter Je vas danser Et ta maison va défoncer. — Monte, que dit l’oie, je n’ai pas peur de toi. Alors le loup est monté, il a sauté, il a dansé, et la maison a défoncé. Mais la cane et l’oie avaient déjà filé chez le cochon. Le loup court à la maison du cochon. — Cochon, cochon, ouvre-moi la porte. Ou bien je vas monter sur ta maison. Je vas sauter Je vas danser Et ta maison va défoncer. — Monte, que dit le cochon, je n’ai pas peur de toi. Alors le loup est monté, il a sauté, et les pointes des clous le piquaient, le piquaient… — Aïe ! aïe ! aïe ! qu’il fait. Oh ! que j’ai mal aux pattes ! Et il saute bien vite en bas, pendant que le cochon, la cane et l’oie riaient, riaient de toutes leurs forces. Le loup était bien attrapé. Il a regardé par la petite croisée et il a vu dedans le cochon, la cane et l’oie qui se chauffaient près d’un bon feu. — Cochon, cochon, dit-il, j’ai froid, laisse-moi entrer dans ta maison pour que je me chauffe un peu. — Non, tu nous mangerais. — Eh bien ! laisse-moi chauffer seulement le bout de ma queue. Le cochon entrebâille un peu la porte et le loup passe sa queue dans la maison ; et le cochon le pince bien fort entre la porte et le mur, mais le loup n’ose pas crier. — Et maintenant que j’ai chaud à la queue, dit le loup, laisse-moi passer les pattes de derrière. Le cochon laisse entrer le train de derrière, et lui serre les flancs bien fort avec la porte, pendant que la cane et l’oie lui pincent les fesses avec leur bec, mais le loup n’ose pas crier. — Et maintenant que j’ai chaud au derrière, dit le loup, laisse-moi passer les pattes de devant. Le cochon le laisse entrer le train de devant et lui serre le cou si fort que le loup a bien de la peine à souffler et à parler. — Et maintenant que j’ai chaud par devant, dit le loup, laisse-moi entrer tout entier. Le cochon ouvre la porte toute grande, le loup entre et dit ; — Et maintenant, je vas vous manger tous les trois. — Oh ! mon pauvre loup, dit le cochon, je vois les chiens de M. Frébault (c’était le châtelain du pays) qui viennent par ici. Tu es perdu. — Cachez-moi vite, dit le loup. — Tiens, mets-toi dans la maie. Le loup entre dans la maie. Le cochon la referme bien vite, puis il prend un vilebrequin et il perce des trous dans le couvercle. — Qu’est-ce que j’entends ? dit le loup. — Tais-toi, tais-toi, dit le cochon, ce sont les chiens de M. Frébault qui grattent avec leurs pattes pour te trouver. Le cochon prend une grande marmite d’eau bouillante qui chauffait sur le feu et il verse par les trous. — Aïe ! aïe ! aïe ! fait le loup. Ça me brûle, ça me brûle ! — Tais-toi, tais-toi, dit le cochon, ce sont les chiens de M. Frébault qui font pipi sur la maie. Le cochon a continué à verser l’eau bouillante et le loup a été brûlé. Après les trois amis l’ont sorti de la maie et l’ont traîné dehors. Et ensuite, ils ont vécu tranquilles dans la maison du cochon. Et cric ! Et crac ! Voilà l’histoire dans mon sac ! Notes : 1 Noms de personnes du pays de la conteuse. Quand nos jeunes lecteurs raconteront cette histoire à leur tour, ils pourront mettre à la place des noms de personnes de leur pays. 2 Pêcherie, mare, dans le pays nivernais entre Loire et Allier. 3 Boulas, bouleau. Le bois des Boulas, comme plus haut, la pêcherie des Clous, sont des noms locaux.
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