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n° inventaire CMTRA CMDA-AJ07_2
Titre Usage des plantes médicinales à Leyzieu (2)
Contenu dans Usage des plantes médicinales à Leyzieu
Commentaire L'entretien avec Hélène Maillet reprend sur les remèdes traditionnels, puis s'étend longuement sur les histoires de sorcellerie, et se poursuit sur l'art de vivre des bugistes.
Responsabilité - Intervenant enquêteur :Julliard, André  ; informateur :Maillet, Hélène
Date enregistrement-création 1 janv. 1979
Lieu enregistrement-création Pollieu
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Documents liés Fichier sonore
Descripteurs plante médicinale- soins- guérison
Lieu latitude 45.793822
Lieu longitude 5.748011
Langue français
Genre du document témoignage thématique
Lieux cités Parissieu; Seyssel; Orange; Avignon; Anglefort; Massignieu-de-Rives; Culoz; Moiret; Cressin-Rochefort
Noms cités Brunet, Monsieur
Sommaire CMDA-AJ07_2_1 [00 :00 :00] La peau des œufs Hélène se souvient d’un monsieur qui s’est fait faire un rappel du tétanos. La piqure a provoqué de l’anthrax et il a dû aller se faire soigner chez une homéopathe entre Orange et Avignon. Les peaux d’œuf ont tout fait partir. [00 :01 :34] Fleur de bruyère Hélène se lessive les reins avec une infusion de bruyère. Elle a appris les vertus de cette plante dans un livre. Elle en met un bon paquet dans le bocal, elle met de l’eau bouillante et laisse infuser toute la nuit. Ça nettoie tous les reins. [00 :03 :19] Le vendredi saint L’entretien arrive sur le vendredi saint, lors duquel on utilisait des œufs ordinaires, mais ces œufs ne pourrissaient jamais. Une fois elle en a gardé pendant des années dans un tiroir ouvert et ils n’ont jamais pourri. Aujourd’hui, Hélène se considère comme « libre penseuse », elle n’est plus catholique. Elle croit très fort en Dieu mais au niveau des traditions elle ne se sent plus du tout proche des catholiques. Sa mère faisait son vinaigre le vendredi saint. Elle avait un bocal de mères duquel elle prélevait deux des plus belles mères pour les mélanger avec du vin. Elle y versait tout dans un pot à lait, et c’est comme ça qu’elle préparait son vinaigre le vendredi saint, qui comme les œufs ne s’abîmaient jamais. Le vendredi saint elle allait aussi chercher de l’eau bénite à l’église. Elle ne faisait pas sa lessive la semaine sainte parce que ça porte malheur. On dit toujours « dans le doute abstiens toi », alors elle préfère respecter cette tradition. [00 :08 :42] La Saint-Jean Le 24 juin est la date de la Saint-Jean, et c’est un jour où la coutume est d’allumer des feux dans la région. Hélène se souvient qu’on voyait des feux dans toutes les montagnes, jusqu’en Savoie. Sa mère ramassait la pariétaire ce jour là. C’est une sorte d’épinard sauvage. Cela servait pour guérir plein de maux, c’est une bonne plante. Il y a beaucoup d’herbes que l’on surnomme « l’herbe de la Saint-Jean », car toutes les herbes sont en pleine puissance à cette saison là. [00 :11 :50] Remèdes à base d’animaux Hélène énumère quelques remèdes préparés avec des parties animales, comme la peau de chat qui est très bonne pour réchauffer quand on a une mauvaise bronchite. On en trouvait beaucoup avant dans les herboristeries. On utilisait aussi de la graisse de blaireau. Du cochon, on ne garde que le saindoux, mais on s’en sert seulement pour graisser des outils, boucher des trous, etc. On n’en fait pas un usage médicinal. [00 :13 :51] L’histoire de Pèl Blanc André Julliard amène l’entretien sur les histoires de sorcellerie. Hélène rapporte alors une histoire qu’on lui racontait petite, l’histoire de la Pèl Blanc, qui veut dire « cheveux blanc » en patois. C’est une très jolie fille qui venait de Lyon et qui avait demandé à rester séjourner chez le berger du Moiret. Le berger était le cousin germain de la grand-mère de l’informatrice. Alors ce berger avait bien voulu héberger la fille, qui garderait les vaches pour dédommager. Au bout de 8 jours, la femme du berger était tombée très malade et le mal empirait au fur et à mesure sans qu’on en sache la raison. C’est alors que la grand-mère de l’informatrice, une guérisseuse, lui fait remarquer que la maladie est apparue depuis que la jeune fille logeait chez elle. Quelques jours plus tard, on a en plus appris que le berger faisait des infidélités à sa femme avec cette jeune fille. Alors ils sont allés à Genève pour se faire soigner par un curé reconnu pour lever le mal. Le berger a dit au curé qu’il voulait se débarrasser de la jeune fille, la faire mourir. En rentrant au Moiret, ils ont trouvé la Pèl Blanc morte tandis qu’elle coupait du blé avec une faucille. La femme du berger n’a plus du tout été malade après ça. Cette histoire date des années 1850 à peu près. L’informatrice a aussi entendu qu’une descendante de la Pèl Blanc qui se servait du « Petit Albert », un livre de sorcellerie bien connu. [00 :22 :49] L’histoire du cousin Gabriel Hélène nous parle de son lointain cousin Gabriel, qui gardait des enfants de l’Assistance publique. Il était particulièrement attaché à une petite fille qui était très gentille. Seulement cette fille est tombée malade, elle ne voulait plus manger, ce qui a poussé le cousin Gabriel à rendre visite à un sorcier au château de Massignieu-de-Rives. Le sorcier lui a assuré que la petite fille mangerait un poisson et serait sauvée à une condition : que le cousin ne réponde pas à un curé qu’il devrait croiser sur son chemin du retour. Le cousin a bien croisé le curé mais une réponse lui a échappé et c’est ainsi qu’il a retrouvé la petite fille morte à son arrivée chez lui, avec la preuve qu’elle avait mangé du poisson. C’est une histoire étrange qui fait se poser la question de la relation entre le sorcier de Massignieu et le curé. CMDA-AJ07_2_2 [00 :00 :00] Commentaires sur la sorcellerie et la famille Brunet Hélène évoque Mr. Brunet et sa sœur qui sont des guérisseurs occultes de la région. On dit notamment qu’il ne faut pas aller chez les Brunet le dimanche car le frère regarde la messe à la télé, comme une manière diabolique de se renforcer en observant les curés. L’informatrice estime que les guérisseurs sont démoniaques et que seul Dieu peut nous guérir, il nous a donné des plantes pour ça. Mr Brunet au col de Richemont, sa sœur a guéri pendant très longtemps à Dagneux. Elle guérissait les maux. Elle a dénoué l’intestin de l’informatrice. Brunet est une famille de guérisseurs. Le don ne peut venir que de Jésus, c’est inné. Pour ce qui est de la maison Brunet, la transmission du don passe par des prières. [00 :05 :20] Les plats traditionnels Le cresson était beaucoup mangé au printemps parce qu’il a des vertus épuratives selon Hélène. On mangeait très peu de viande dans le passé car ça coutait très cher. On faisait aussi le ramequin. On prenait un poêlon en terre, on faisait un bon feu en dessous, on y mettait un bon morceau de beurre, une bouteille de vin blanc. Quand le vin blanc avait bouilli, on mettait le fromage, et quand c’était fondu on trempait le pain dedans. Le plat était sur la table. On ne casse pas d’œufs dedans. On n’avait pas besoin d’assiettes. On mangeait debout ou assis, selon l’envie de chacun. Le ramequin est un plat familial mais tout de même de luxe, car il nécessite une grande quantité de fromage. On faisait ça surtout les soirs d’hiver, c’était une distraction. On ne le faisait pas trop pour des invités. On faisait plutôt un civet de lapin, un pot au feu, un saucisson et de la crème au chocolat en dessert. [00 :11 :35] La famille d’Hélène La famille d’Hélène était parmi les plus riches du pays car le grand père était maquignon. A la foire de Seyssel, il prenait une carafe de vin. Sa mère quand elle allait en champ, sa grand-mère lui donnait un morceau de pain, un œuf, et un morceau de pain. Phrase en patois. On n’avait droit à la soupe au fromage que le soir de Noël seulement, et que chez les Manchus, c’est-à-dire les riches. Ses parents étaient des Manchus, à Moiret. En 69, la route avait été faite, sa mère a retrouvé sa maison qu’elle n’avait pas vue depuis 40 ans. [00 :13 :37] La cuisine au four La mère d’Hélène avait un four individuel. Ils faisaient leur pain ainsi que des tartes au fromage blanc, bien égoutté. Elle y mettait des œufs, un peu de crème. On faisait aussi du gratin de pomme de terre écrasée avec du lait, de la crème et des œufs. On l’appelait le « bon ». [00 :16 :09] Les repas Les meilleurs repas, c’était à la Pentecôte selon Hélène. On tuait un cabri, et puis c’était formidable parce qu’il y avait aussi les premiers légumes du jardin et les premières cerises. Les repas de Noël n’étaient pas aussi riches. [00 :20: 00] Ses arrière grands-parents Hélène montre des photos. Ses arrière arrière grands-parents étaient bûcherons et charbonniers. Un jour, son arrière-grand-mère était malade et l’arrière grand-père est allé voir le docteur à Seyssel. Il y a 2h de montée de Seyssel à Anglefort. Pour écrire une consulte (équivalent d’une ordonnance), le docteur n’a rien trouvé qu’une craie et il a dû écrire sur le volet extérieur de la porte, un volet qu’on pouvait décrocher. Or, l’arrière grand-père ne savait pas lire et il est descendu à Seyssel avec le volet sur son dos pour aller à la pharmacie. En arrivant du bois, ces hommes, il y avait de l’eau dans des golettes, un bassin. Ils buvaient au bassin. Pour manger, ils montaient dans leur chambre et prenait les pommes de terre dans un sac de toile sous leurs traversins, leurs oreillers. [00 :24 :33] Être bugiste Hélène est fière d’être bugiste, c’est un pays où l’on trouve de tout. Sa mère, qui avait grandi à Moiret, préfère la montagne. Les bugistes peuvent apparaître froids mais se montrent vite généreux quand on les connaît un peu. En revanche, le bugiste est plutôt méfiant. On n’aime pas trop quand un étranger vient acheter un lopin de terre, car « on est plus chez nous ». Ce n’est pas le cas de l’informatrice qui aime avoir du monde autour d’elle. On buvait plus du bon vin que de la gnôle. [00 :28 :40] FIN
Fonds Fonds André Julliard
Nature du document enquête
Département Ain
Niveau de consultation Diffusion publique non commerciale
Durée 00:55:42
Qualité bon
Lieu(x) de consultation Conservation des Musées Départementaux de l'Ain
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