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Marie Marinie, chanteuse de la Xaintrie

Évocation de Marie Marinie par Anne-Marie Ribardière, compagne et complice d’Alain Ribardière dans la réalisation des enquêtes auprès de cette chanteuse traditionnelle et de sa famille, à Saint-Geniez-Ô-Merle (19), au milieu des années 1970.


    Alain Ribardière a travaillé plusieurs années en tant que moniteur de colonie de vacances (et moi-même une année) dans un centre situé à proximité du moulin de Lacombe, proche d’Argentat en Corrèze. C’était dans les années 1965-1968, il jouait de la guitare et, durant les temps de repos, il se mettait en recherche de chanteurs et musiciens.

    Pour ma part, je me souviens surtout des moments passés auprès de Marie Marinie et de sa famille durant les années 1975 et 1976.
    La commune avait aménagé un espace camping au-dessus du moulin de Lacombe, ce qui nous a permis de séjourner librement avec divers amis « musiqueux et danseurs » à coté de ce fameux moulin.
    Marie Marinie nous a raconté comment le moulin tournait durant la guerre : les hommes étaient tous partis, mobilisés à l’armée, et c’est elle qui le faisait tourner et portait donc les lourds sacs de blé et de farine.
    En fait de moulin, en 1975, il s’agissait de la maison d’habitation de Marie Marinie, de sa fille, Julia, et de son gendre.
    Comme cela se faisait encore dans quelques villages, la pièce principale servait d’auberge où il faisait bien bon de s’arrêter ! Il y avait toujours un jambon fumé, du saucisson, des œufs, du fromage et les femmes étaient prestes à dresser le couvert.
    Nous nous retrouvions donc autour de la table ou « dans la cheminée », assis au chaud sur le cantou.

    Je me souviens de la joie de Marie Marinie lorsque Alain arrivait : je la vois battre des mains et se réjouir : « on va danser » ! Marie adorait chanter, d’une belle voie forte et pointue, mais elle aimait également danser.
    Lorsqu’il voulait l’enregistrer et afin d’obtenir un son correct, Alain allait avec elle dans sa chambre à coucher et c’est assis sur le bord du lit qu’ont été recueillis les chansons : un jour, ils ont du s’assoir un peu rapidement et le bois devait être mur : le bois de lit a cassé ! J’entends Marie rire et chanter « cric crac, j’entends l’ bois du lit qui craque ! cric crac, j’entends le bois du lit craquer ! ».
    Certains soirs ou après midi, le frère de Marie, Antoine Dalais venait au moulin avec son violon et nous dansions alors la bourrée sur l’herbe ou autour de la table.

    Julia, fille unique de Marie, n’avait pas d’enfants, et la venue en famille les réjouissait toutes les deux : notre fils appelait Marie la « Mamie aux bibis », car elle appelait ainsi ses quelques moutons lorsqu’elle voulait les faire rentrer.

Anne-Marie Ribardière




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