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Document : archives sonores
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n° inventaire CMTRA FRAC069266_11AV0110
Titre Musique d'Amérique du Sud : rencontre avec Joseph Pariaud
Commentaire Joseph Pariaud enseigne la musique traditionnelle d'Amérique du Sud à l'ENM de Villeurbanne. Il nous raconte les raisons de son apprentissage, grâce notamment à la figure de Jean Michel Cayre, ses voyages, ses représentations. Il interprète enfin quelques morceaux qui ont marqué son parcours, surtout au début de son apprentissage.
Responsabilité - Intervenant enquêteur :Jouve-Villard, Laura  ; informateur :Pariaud, Joseph
Date enregistrement-création 1 févr. 2016
Lieu enregistrement-création Villeurbanne
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Documents liés Fichier sonore
Descripteurs musique traditionnelle- guitare- Amérique du Sud- récit de vie- charango- voyage
Lieu latitude 45,766832
Lieu longitude 4,887151
Langue français
Genre du document récit de vie
Sommaire Fichier sonore n°1 [00 :00 :00] Pourquoi la musique andine ? C’est avant tout pour lui une histoire familiale, l’histoire de sa rencontre avec Jean Michel Caire, lui-même tombé dedans étant petit. Son père, lui même prof à l’ENM, avait organisé un concert sur la musique argentine en novembre 2003, Joseph avait trois ans, a joué de la guitare dans l’atelier de musique des Andes. Il a ensuite fait un stage au Puy en Velay et en septembre 2004 il s’est inscrit à l’ENM où il a fait 7 ans d’études avec Jean Michel Cayre. Après son bac il a fait un voyage en Argentine. [00 :02 :10] Ce voyage était magique et troublant car il avait appris une certaine image de cette culture, certainement un peu passée puisqu’il a essentiellement appris la musique des années 50 à 70, une époque où folklore avait beaucoup plus de poids dans la société. A son arrivée en 2009, la musique était devenue plus moderne. [00 :05:25] Il a appris ses premières chansons entièrement phonétiquement. Il redécouvre aujourd’hui des chansons qu’il n’avait pas chanté depuis 10 ans, qu’il comprend aujourd’hui alors qu’il connaissant avant les paroles sans en comprendre le sens. [00 :06 :20] Il a d’abord joué sur une guitare classique avec un prof dans un répertoire plutôt de la variété française (il voulait chantait Renaud dès le départ). Après avoir déménagé à Villefranche il a eu un autre prof qui l’a plutôt orienté sur le manouche. C’est à ce moment là qu’il joue son premier charango, il a alors 14 ou 15 ans. Ont suivi ensuite le bombo, la quena, les flûtes de pan… alors qu’il n’avait jamais joué d’instrument à vent. [00 :11 :10] Le répertoire andin a été l’occasion de renforcer l’idée qu’il se faisait de la guitare : il n’a jamais eu envie de jouer un répertoire classique, donc pas de faire du punteo mais plutôt du rasgueo rythmiquement. Il est d’abord attiré par les rythmiques, par la guitare d’accompagnement en général. [00 :12:50] Il a surtout été fasciné par des guitaristes qui s’accompagnaient en faisant autre chose que simplement de accords, mais en mélangeant un jeu avec des basses, quelques mélodies, des rythmiques, en mêlant technique classique et d’accompagnement. Ce qui existe également dans le jazz mais peu de jazzmen s’accompagnent et chantent en même temps. [00 :14:50] Le folklore argentin a cela de particulier : « c’est un 50/50 entre des musiques de cours espagnoles baroques et la musique que pratiquait les autochtones au moment où sont arrivés les jésuites ». [00 :16 :30] Il parle plus de musique folklorique d’argentine plutôt que de musique andine. Sa classe a d’ailleurs été rebaptisée « Musique sud américaine » depuis son arrivée à l’ENM car il a une culture plus approfondie de la culture argentine plutôt que des autres pays répondant à la définition de « musique andine ». Il enseigne ce qu’il connaît qui est lié à ce qu’il a vu : il a voyagé trois fois en Argentine. Il y a aussi « toute une affaire de clichés » autour de la « musique andine » qui tourne très vite autour des termes folklores, populaires, traditionnelles, qui peuvent être réduits à beaucoup d’aprioris. [00 :19 :10] Le folklore argentin est la musique identitaire du pays. Lui enseigne la musique des pionniers de l’époque 50-60. S’il voulait enseigner le folklore argentin actuel il faudrait qu’il fasse parti du département « musique actuel » de l’ENM. Il n’est pas affilié à ce département mais à celui dit « traditionnel ». Ce qui le pousse à se demande ce que représente le terme de folklore : c’est ce que l’on en décide, en fonction de ce que l’on a appris, c’est un terme très ambigu car le folklore est très en mouvement en Amérique du Sud. Le folklore argentin est devenu une musique de scène alors qu’une bonne partie des musiques africaines par exemple sont des musiques fonctionnelles, pour des rituels, des cérémonies, automatiquement ces dernières sont moins mouvantes. En Argentine la musique folklorique peut être fonctionnelle, par exemple dans les pena, mais elle reste surtout pratiquée dans les festivals qui sont très nombreux. [00 :23 :50] Il raconte comment il est entré en contact avec des habitants lors de son premier voyage en Argentine, par le jeu des interconnaissances et notamment grâce à la famille de Jean Michel Cayre. Progressivement il a pu voyager : à Salta où il a rencontré des gens dans les bars, dans les restaurants (les pena)… Il a eu sa propre vision de la culture musicale mais qui n’est pas représentative : « Ce n’est pas la vision mais une vision ». Tout ne lui a d’ailleurs pas plu : il raconte l’exemple du festival de Chamamé qui l’a déçu. [00 :29:35] Il lui semble difficile de pouvoir dire si oui ou non il est possible de pratiquer une pratique traditionnelle d’un pays si on ne s’y est jamais rendu. D’après lui il n’est pas légitime de dire “la musique elle se joue comme ça plutôt que comme ça”. Tout est une question de goût. Il y a des constantes que l’on retrouve chez les références, les grands artistes connus, on peut en tirer des conclusions et imiter leurs pratiques. [00 :31:00] Anecdote : une expérience sur le chamamé, il existe différentes façons de jouer qui peuvent conduire à la même sonorité. Fichier sonore n°2 [00 :00 :00] Est- ce qu’il faut aller s’imprégner sur le terrain ? D’après lui il est intéressant de se rendre sur le terrain pour voir ce qu’il s’y passe. Mais il y a une différence entre ceux qui étudient de près la musique qu’ils vont chercher et « ceux qui se posent zéro question ». Mais il ne se pose pas la question de la légitimité entre les deux, il a d’ailleurs essayé de faire les deux : est-ce qu’il faut comprendre ce que l’on joue ou simplement sentir ce que l’on joue ? Lui dit sentir des choses, lorsqu’il les comprend et les connaît il a des clefs supplémentaires pour pouvoir enseigner. Par exemple son ancien prof est « allé au pays » deux fois dans sa vie sur cinquante ans de carrière et pendant un temps relativement court. Donc d’après lui il n’y a pas de règle. C’est aussi une affaire de curiosité pour une culture dans son ensemble. [00 :08 :30] « Je ne pense pas qu’il y ait des origines universelles à trouver » dans la musique. Il y a, d’après lui, différentes visions. « On ne cherche pas les origines, on cherche ses origines, quelque chose qui va nous parler à l’instant où on va les chercher. ». Lui a trouvé des gens, un contexte, des choses qui ont fait qu’il a eu envie d’y retourner. Dans son premier voyage il dit même avoir trouvé une grande part de magie. [00 :09 :00] Anecdote autour de la recherche de Mago Piuman, magicien de formation, qu’on lui avait conseillé de rencontrer à Salta. C’est Mago Piuman qui avait acceuilli Jean Michel Cayre lors de son premier voyage en Argentine. Grâce à cette entrée, Joseph passera plusieurs après midi à copier les casses et les vinyles de cet homme. Cette matière fait partie des sources qu’il a pu ramener en France. Alors même qu’il s’est rendu compte plus que tout avait déjà été numérisé et était disponible sur Internet. Mais pour lui, le fait d’être allé les chercher, donnait à ces musiques une dimension singulière. [00 :12 :20] Le voyage était pour lui une manière de « décider, soi même de s’approprier les choses », ici les cassettes, qui prennent une dimension très précieuse, une valeur inestimable une fois qu’elle sont puisées directement sur le territoire. « Le voyage c’est exactement ça; C’est donner du sens à sa pratique. ». [00 :14 :30] Sans doute, il perçoit une affaire de « légitimation » via le premier voyage : « c’est se dire j’y ai été. », comme un pèlerinage. [00 :16 :50] Chanson n°1 Il chante avec sa guitare la première chanson argentine qu’il a apprise en onomatopée grâce à Jean Michel Cayre. [00 :21 :30] Chanson n°2 Il joue un extrait des chansons qu’il a enregistrées en cassette chez Mago Piuman et qu’il a écouté en boucle à son retour en France. [00 :23 :25] Chanson n°3 Extrait d’une chanson qu’il a apprise phonétiquement à ses débuts et qu’il n’a comprise que plus tard. [00 :24 :50] Chanson n°4 Autre exemple d’apprentissage phonétique
Fonds Musiques migrantes de Villeurbanne
Nature du document enquête
Département Rhône (69)
Niveau de consultation Diffusion publique non commerciale
Durée 00:57:46
Qualité bon
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02_Joseph Pariaud.mp302_Joseph Pariaud.mp3 (29 Mo)


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